Chaque soir, depuis un peu plus d'une semaine, je me couche dans un lit propre et ferme, dans de vrais draps, avec la culpabilité de laisser vivre l'enfer à tout ceux qui ont toujours compté pour moi, tandis que je vis le vie de chateau parmi ceux qui nous ont fait souffrir depuis bien avant le début de mon existence. Ce que j'ai pu détester ces gens avant d'arriver ici, tout comme lorsque j'ai posé pour la première fois, mes pieds sur cette immense plateforme.
Je suis née dans le monde du bas, ce Londres désarmé de toute forme de confort, et je dois dire que malgré les épreuves par lesquelles ma famille est passée, je suis chanceuse d'être ici même, vivante et en bonne santé, et en quelques sortes infiltrée, non seulement sur la plateforme, mais aussi dans l'une des branches de Biotechn. Qui aurait pu croire que j'en arriverais là ? Pas même moi n'imaginais, en regardant depuis notre pauvre monde, cette immense batisse, pouvoir un jour en braver le sol. J'ai agi sur un coup de tête, et chaque seconde, je sais que j'ai eu raison de faire ce que j'ai fais malgré le fait que j'ai choisi cette voie sans l'approbation de mes supérieurs.

Nous avions seulement six années lorsque notre famille subit ce que l'on pourrait appeler une tragédie. Ma sœur, ainée de seulement quelques longues minutes, se fit kidnapper comme beaucoup d'autres avant elle, et moi si intrépide et casse cou, j'avais eu le temps d'être protégée par deux résistants qui me tenaient à l'abris sans tenir compte que je me débattais de toute mes forces pour essayer de sauver ma sœur. Je me souviens encore lorsqu'Izor nous fut arrachée, et tandis que je pleurais et criais de toute mes forces, je restais impuissante du haut de mes un mètre vingt huit, et ne pouvais que regardais son visage qui était aussi le mien, s'éloigner dans les bras de l'un de ces monstres. C'était comme si une partie de moi disparaissait avec elle, nos batailles de boues, nos parties de cache cache entre les arbres, je perdais non seulement une sœur, mais ma meilleure amie. Le pire fut que je vis mon père emporté par ces mêmes hommes dans la foulée. Impossible de taire la haine qui m'envahit aussitôt, si j'aurais pu les tuer, je l'aurais fais. Mon père, homme de foi, m'avait apprit à ne pas me laisser envahir par la haine, à voir chaque malheur comme une épreuve donnée par Dieu pour tester notre foi et nous rendre plus forts, mais il m'était impossible de me dire qu'un Dieu laisserait faire cela, et ma foi, je la laissai au placard à partir de ce jour.
Cette haine me hante aujourd'hui, et guide chacune de mes actions si je n'y fais pas attention. Privée du reste de ma famille, ne sachant rien de ce qu'étaient devenus mon père et ma sœur, je me retrouvai seule avec ma mère qui peinait à surmonter cette épreuve. C'était plus moi qui prenait soin d'elle que le contraire, et je grandi par moi-même, gagnant en maturité à chaque crise de dépression qu'elle faisait. J'étais sa seule source de sourires, mais au fil du temps, le mal s'appaisa pour elle comme pour moi, elle s'enferma dans sa foi, reprenant le travail de mon père en prêchant la bonne parole. J'atteins l'adolescence avec l'âge mental d'une adulte, j'étais forte et je ne voulais pas ressasser le passé comme il avait fallut que je le fasse si longtemps. Je passais la plupart de mes journées, lorsqu'il était possible, à regarder les résistants s'entrainer pour essayer d'apprendre leurs techniques, je savais que dès lors que j'atteindrais l'âge requis, je les rejoindrais.

Et enfin j'eu mes vingt deux ans, j'ai été acceptée tant bien que mal parmi les résistants, et j'ai l'impression que ce fut à partir de ce moment seulement que je commençai à vivre. J'étais pleine de rage, et je pouvais presque librement me défouler lors de nos entrainements. Je savais déjà tirer à l'arbalette, les armes à feu étaient trop rares pour être mises entre les mains d'une femme, et j'apprenais tout juste à me servir des autres armes. J'étais volontaire, et chaque mission, des plus faciles aux plus éprouvantes, je voulais en faire partie. Puis vint un jour où l'un de ces engins volants se posa, et à travers la vitre de l'appareil, je vis ce visage, totalement semblable au mien, bien que plus soigné. Immédiatement,je pensai à ma sœur, j'étais certaine que c'était elle. Je n'en parlai à personne, tout ce que je voulais faire, c'était apprendre le plus de choses sur elle, au point que m'en vint une obsession pour le pilotage. Auprès des plus anciens et compétents en ce domaine, j'appris les techniques, de manière bien évidemment théorique pour voler, je savais presque tout ce qu'il y avait à savoir sur les hélicoptères, et je me sentais chaque jour un peu plus proche d'elle, jusqu'au jour où les scientifiques firent une autre escale, plus éloignée de notre village, mais je me trouvais au bon endroit au bon moment. Au lieu de chercher les autres, je m'approchai de l'hélicoptère gardé par un homme, et une fois encore piloté par ma sœur. Ce n'était plus moi qui décidait quoi que ce soit, si bien que sans mal, j'assomai le garde pour arriver jusqu'à la pilote. Mêmes yeux, même tout, j'avais mon arme à portée de main, et alors qu'elle me rejeta, une colère attroce monta en moi et je la fit sortir de la cabine, la forçant à échanger ses vêtements avec les miens, je pris sa place après l'avoir forcé à déguerpir plus loin. J'étais méchante, et c'est la seule chose que je regrette, mais je me dis qu'un peu de dureté dans sa vie ne lui fera pas de mal, et lorsque je reviendrais, j'ose espérer qu'elle voudra rester.

Toute les manettes et boutons se mêlaient sous mes yeux, qui correspondait à quoi était la question, j'eu vraiment du mal à faire démarrer l'appareil, et voyant ma soudaine incompétence, un autre prit ma place. Je me servis de l'excuse qu'une personne nous avait attaquée, appuyée par le témoignage du garde qui n'avait pas eu le temps de voir mon visage, et j'intégrai la plateforme sans problème.

Je fus choquée de mes propres choix, et tentai d'assimiler ma nouvelle identité. J'eus droit à un « congé payé » pour mon état en attendant qu'un psychologue me juge apte à reprendre le travail. A présent, il ne me reste qu'à me servir de cette occasion pour servir nos intérêts, en essayant de jouer le rôle de ma sœur.
Aujourd'hui, je suis pour tout le monde Izor Carllile, pilote chez Biotechn, avec des parents riches, doux et aimants à première vue, qu'il m'est impossible de détester comme je le voudrais. Mes habitudes me manquent, les entrainements, mes amis, mon petit ami, ma mère, mais aussi mon identité. Plus vite j'apprendrais à piloter pour de bon, plus vite je pourrais rentrer chez moi, en espérant ne pas m'habituer au luxe qui m'entoure.

Te voilà fin prêt à parcourir les mondes du haut et du bas! Un groupe t'a été attribué suivant les informations remplies dans ta présentation. Tes prochaines étapes seront de créer ta fiche de liens, celle de rp, puis de faire une demande métier ainsi que de logement si tu résides dans le monde du haut.

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